Publié le 30 avril 2013 | par Rédaction

ÉLÉGANCE ET EFFICIENCE :
– Entre break et grand coupé, la Volvo V60 Plug-In Diesel allonge sa silhouette sur la longue route de l’innovation technologique. Pionnière dans sa formulation, elle propose de combiner un moteur thermique diesel et un moteur électrique rechargeable, le tout dans une configuration à quatre roues motrices. Une belle et bonne surprise.

En premier lieu, évoquons les lignes de cette V60 qui parvient, une fois encore, à associer l’expression d’une élégance racée à celle d’une traditionnelle robustesse, l’ensemble coiffé par la promesse de performances bien réelles. Le sentiment d’achèvement et de maîtrise qui se dégage de cet ensemble se retrouve dans l’habitacle.

Volvo V60 Tableau de bord

Volvo V60 Tableau de bord

Certes, ce dernier ne constitue pas une révolution stylistique et, malgré l’habillage des sièges et de l’accoudoir central d’un cuir confortable joliment surpiqué, on est vite gagné par un vague sentiment de déjà vu, voire de déception. Heureusement, les plastiques sont de bonne facture, tout comme le plaquage en bois.

On reconnaît d’ailleurs la rigueur toute scandinave qui caractérise la qualité des assemblages. Cependant, malgré des défauts comme le manque de luminosité (la surface des vitres arrière est minime), ou encore l’espace aux jambes restreint aux places arrière, c’est l’aspect technologique qui surprend le plus dans cette V60 à l’hybridation originale… et pas seulement dans des détails cosmétiques comme les 4 modes de réglage du combiné d’instruments, pensés, typographiés et colorisés dans l’inspiration du rythme et de l’allure.

Hybridation revisitée

Alors, une hybride de plus sur le marché, thématique autant que tendanciel, des émissions en baisse ? Non, car Volvo va bien plus loin en proposant un véhicule à la fois économe et très performant. En associant un bloc diesel (en l’occurrence, son 5 cylindres 2,4L turbo diesel de 215 ch et 440 Nm) à un moteur électrique de 70 ch alimenté par des batteries lithium-ion rechargeables – y compris sur une prise domestique – les ingénieurs de Gothembourg ont tenté de produire une voiture tirant le meilleur parti de cette motorisation bicéphale.

Volvo V60 face avant

Volvo V60 face avant

Au programme, trois modes d’utilisation sont disponibles afin d’utiliser une configuration adaptée au lieu et à l’allure. Le mode “Pure” d’abord, qui ne sollicite que la motorisation électrique, couplée au train arrière, pour 50 km d’autonomie théorique (qui se transforment en 25/30 km dans la vraie vie). C’est la bonne configuration pour circuler en centre ville. À noter que le bloc thermique (couplé au train avant) est automatiquement démarré si les batteries sont vidées, ou si l’on dépasse 120 km/h. Le mode “Hybrid” ensuite, qui joue bien sûr la carte de l’équilibre entre les sources disponibles afin d’allonger l’autonomie (900 km en théorie) tout en minimisant consommation de carburant et rejets carbonés (1,8 L/100 km et 48 g de CO2 sur le cycle mixte européen NEDC).

Enfin, le mode “Power” permet d’additionner les potentiels des deux motorisations, soit une puissance de 275 ch et un couple de 640 Nm… le tout en traction intégrale. La boîte automatique (et séquentielle) à 6 rapports s’adapte également, avec des passages de rapports plus rapides. De quoi oublier le surpoids du dispositif électrique (300 kilos) tout en profitant des très bonnes qualités du châssis (agile et équilibré), de la direction (vive et précise) et du freinage (puissant et constant). Hélas, la surcharge de cette V60 explique sans doute un amortissement bien plus ferme que sur le modèle thermique, ce qui dégrade sensiblement le confort général, aux places avant comme à l’arrière.

Heureusement, les systèmes DSTC (contrôle dynamique de trajectoire) et CTC (contrôle du patinage des roues en virage) autorisent de belles vitesses de passage en courbe. Le coffre de 305 litres (1125 banquette rabattue), qui concède 100 litres aux aménagements électriques, offre quant à lui un volume tout juste acceptable pour un véhicule dans ces cotes.

Technologie, sécurité, confort

Remarquons que la transmission intégrale peut être enclenchée (jusqu’à 150km/h) via une commande dédiée. Pour accroître l’adhérence sur des surfaces glissantes, le diesel opère sur le train avant et transmet, en cas de perte d’adhérence, une partie de son couple au moteur électrique. Celui-ci agit alors sur les roues arrière sans solliciter la batterie. Une astuce technique utile en cas de verglas ou de neige.

Par ailleurs, toujours fidèle à sa réputation, Volvo a équipé cette V60 hybride plug-in de ce qui se fait de plus utile en termes de sécurité active. Quelques exemples : le City Safety qui, jusqu’à 50 km/h, commande l’arrêt automatique de la voiture si le conducteur ne réagit pas à temps (ultra efficace car il est aussi couplé avec une caméra de détection des piétons), l’alerte de franchissement de ligne (à partir de 65 km/h), le régulateur qui gère la distance optimale avec le véhicule précédent… Raffinement appréciable et intelligent, le pré-chauffage (ou le pré-rafraîchissement) de la V60 hybride plug-in peut être programmée depuis le tableau de bord ou via une application pour mobile, ce qui permet d’arriver dans un habitacle réchauffé alors que la V60 était encore en charge.

Côté temps de remplissage des batteries, Volvo annonce qu’une recharge complète en 10 A dure 4 heures et demi, avec un gain d’une heure en 16 A. Dans la mesure ou ces valeurs se retrouvent dans les installations domestiques accessibles avec ce modèle, on peut estimer le coût des 100 km électriques à environ 2 €.

Et le budget ?

Oups ! Avec un prix affiché de 61 150 €, la V60 hybride diesel “Pure Limited Edition” (100 exemplaires réservés pour la France) fait payer cher sa prouesse technique… d’autant plus qu’il faut ajouter à ce prix quelques options sécuritaires ou de confort, ainsi qu’un pack d’aide à la conduite qu’il serait dommage de laisser de côté, mais qui majorent le prix de 4 à 5 000 euros. Alors oui, c’est vrai, l’État – dans sa grande mansuétude – vous “offre” un bonus de 5 000 euros et vous exonère de TVS pendant trois ans, ce qui n’est pas rien.

Volvo V60 Prise Electrique

Volvo V60 Prise Electrique

Car comparé au V60 D5 AWD Geartronic, les avantages fiscaux liés à l’entreprise rendent la “Pure Limited Edition” un brin plus compétitive au plan tarifaire. Pour autant, son prix élevé la met en porte à faux vis-à-vis de quelques belles du segment des berlines haut de gamme qui, malgré leur méchant moteur diesel et leur vilaine TVS, offre un taux de service et une image de marque dignes d’intérêt.

Malgré ce dilemme, ils sont déjà cent (dont 80 % d’entreprises !) à s’être parfaitement convaincus que la surdouée sino-suédoise développait un rapport qualité/prix/coût d’usage tout à fait intéressant. Rassurez-vous : devant ce succès français autant qu’international, Volvo remettra 350 nouveaux exemplaires sur le marché hexagonal à compter de mai prochain. Il ne vous reste plus qu’à économiser votre argent et cultiver l’art de la patience.

Axel Ekman


Volvo V60 Diesel Plug-In Hybrid, Pure Limited Edition

Puissance : 215 + 70 ch (élec.)
Moteur thermique : 5 cylindres en ligne
Couple : 440 + 200 Nm (élec.)
Vitesse maxi : ± 230 km/h en mode hybride
Consommation Euromixt : 1,9 l/100 km
Émissions CO2 : 49 g/km
Prix : 61 500 euros ttc (hors bonus)

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