Publié le 30 mars 2016 | par Rédaction

Pascal Ruch préside Toyota France depuis 2012. Pour poursuivre l’essor de Toyota et Lexus, il a d’abord misé sur le service et capitalise désormais sur la fiabilité et l’agrément de conduite de ses technologies hybrides.

“Nos Hybrides sont aussi choisies pour la fiabilité et l’agrément »

Pascal Ruch : “Dans la vision que nous avons de notre marché, il n’y a pas de solution unique ou de motorisation qui s’imposerait comme la panacée à toutes les attentes des tous les clients, à tous les usages et à tous les types de véhicules. Parmi les nouveautés que nous présenterons à Genève, le crossover C-HR sera proposé en version hybride ou turbo essence, mais le nouveau pick-up Hilux recevra un turbo diesel inédit.

Le groupe Toyota est un constructeur global qui investit environ 8 milliards d’euros par an dans la R&D… dans l’hybride et l’hybride rechargeable, c’est notoire, mais aussi dans les motorisations thermiques, essence ou diesel, ou encore dans l’hydrogène comme en témoigne la Miraï, ou le concept LF-LC Lexus.”

KMS : L’hydrogène ajoute à la propulsion électrique une autonomie crédible, mais à quelle échéance situez vous l’avènement de la pile à combustible “populaire” … ?

P. R. : “Le développement d’un réseau de distribution d’hydrogène demeure un paramètre essentiel du calendrier. Mais la technologie est opérationnelle et, là où existe un embryon de réseau, la pile à combustible permet de rouler en émettant que de la vapeur d’eau. Sur la Miraï, elle assure à la motorisation électrique une autonomie de 400 à 500 km et il suffit de deux ou trois minutes pour faire le plein et repartir sans attente.

La pile à combustible ne va pas s’imposer demain matin comme la solution universelle, mais quand Toyota avait commercialisé la première génération de Prius en 1997, beaucoup doutaient de l’avenir de la technologie hybride… Dix ans plus tard nous avions déjà vendu un premier million de véhicules hybrides, et actuellement les marques Toyota ou Lexus, en vendent un million tous les 10 mois ! En France, les motorisations hybrides et hybrides plug-in représentent pour la marque Toyota près d’une vente sur deux, et pour Lexus c’est quasiment 100%.”

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KMS : Pourtant la fiscalité française reste pénalisante pour l’essence et par conséquent pour la motorisation hybride essence. Le différentiel tarifaire doit en principe se réduire dans les prochaines années, mais le droit à déduction de la TVA reste pour l’instant “sous clause de gel’…

P. R. : “Le prix du carburant est important, mais ce n’est pas le seul critère du TCO. Les normes environnementales vont devenir de plus en plus rigoureuses et entraîner des surcoûts technologiques tout aussi déterminants. Nos technologies hybrides sont déjà prêtes pour Euro 6b ou 6c. Le diesel restera peut-être plus intéressant dans certains usages, sur des kilométrages autoroutiers très importants, mais d’ores et déjà sa pertinence est devenue moins évidente sur les kilométrages moyens, et dans les trajets urbains et périurbains où inversement l’hybride prend tout son intérêt et plus encore l’hybride rechargeable quand l’autonomie en mode électrique correspond à l’usage.”

KMS : Si l’essence n’est pas favorisée par la fiscalité, la technologie hybride a en revanche bénéficié d’aides publiques, qui certes n’expliquent pas tout, mais ont contribué à son essor, par exemple auprès des taxis et notamment des taxis parisiens…

P. R. : “Les aides n’expliquent effectivement pas tout. Pour s’imposer sur le marché des taxis, il faut proposer une équation économique viable à l’achat et à l’usage. Mais, à l’heure des renouvellements, il faut aussi avoir fait la démonstration d’une efficience indiscutable et d’un réel agrément de conduite sachant qu’un chauffeur effectue couramment 80.000 km/an et passe son temps de travail derrière son volant. Enfin, il faut aussi démontrer une fiabilité supérieure et une qualité de service irréprochable. Dans ce métier, l’indisponibilité d’un véhicule est rédhibitoire et la moindre déception se diffuse par le bouche-à-oreille plus vite que par Internet.”

KMS : Les attentes des entreprises ne sont pas moindres. Comment avez-vous organisé votre réseau pour y répondre ?

P. R. : “Le réseau Toyota compte 170 concessionnaires en France pour un total de 270 points de vente et de service dont 70 sites labellisés business centers. Ces business centers disposent d’une équipe spécifique et de structures dédiées aux entreprises, pour informer les chefs d’entreprises matière de financement et de fiscalité, les conseiller dans le choix des véhicules et des motorisations et leur garantir un service rapide et efficace.

Mais même certaines concessions qui ne sont pas business centers, savent aussi très bien gérer les sociétés de leur secteur et répondre aux engagements de notre charte de service aux entreprises. Au besoin, les chefs de région fournissent aux équipes locales l’assistance nécessaire et les accompagnent sur le terrain pour apporter aux clients les solutions les plus pertinentes. Le réseau Lexus compte lui 32 points de vente auxquels s’ajoutent 23 réparateurs agréés. L’ensemble de ce dispositif nous permet d’avoir une approche complète et cohérente des entreprises tant pour les véhicules de leurs collaborateurs et dirigeants que désormais pour leurs utilitaires.”

KMS : Vous avez diffusé l’an dernier un spot de publicité télévisée où l’on voyait la Yaris, la voiture la plus produite en France en 2014, s’assembler (à l’usine de Valenciennes) au rythme de la Marseillaise. C’est important de montrer que vous fabriquez aussi en France ?

P. R. : “Acheter français était au fil des ans devenu indifférent ou, pour le moins, semblait une préoccupation fortement estompée. Mais c’est un élément qui regagne de l’importance. La Yaris a été, en 2012, la première automobile labellisée “origine France garantie” et c’est l’un éléments qui nous ont permis d’accéder aux marchés des administrations et des collectivités territoriales. Depuis l’ouverture de l’usine de Valenciennes en 2001, trois millions de Yaris sont sorties de la chaîne.

Actuellement 4300 personnes travaillent sur le site, sans compter les emplois induits chez nos fournisseurs ou dans l’économie locale. Ajoutons, ce n’est sans doute pas indifférent non plus pour la balance commerciale du pays si on considère qu’une part importante de ces “Yaris françaises”, thermiques ou hybrides, sont exportées dans toute l’Europe, en Amérique du Nord et en Amérique centrale.”

KMS : Comment comptez vous poursuivre votre progression sur le marché des entreprises ?

P. R. : “Sur les deux axes du service et de la pertinence du produit. Une entreprise achète ou loue non pas seulement un véhicule mais un usage et un accompagnement complet qui exige beaucoup de professionnalisme. Il faut mériter la confiance qui se juge sur la durée, sur le terrain, au quotidien. En trois ans, nous avons augmenté notre part de marché dans les entreprises françaises de 1,9 à 2,3. Nous visons 3%, ce qui peut sembler modeste, mais représente une croissance relative très significative. La pertinence de notre offre produit est aussi de mieux en mieux perçue.

On constate une volonté de mixer les motorisations, et les chefs d’entreprise commencent à voir l’hybride et l’hybride rechargeable comme de véritables alternatives aux motorisations thermiques traditionnelles. Nous démontrons la maîtrise de nos innovations par la fiabilité de nos véhicules, par des TCO validés par l’expérience et par des valeurs résiduelles qui ne sont plus seulement des hypothèses. Nos technologies hybrides sont désormais choisies pour leur fiabilité, pour leur compétitivité mais aussi pour leur agrément de conduite. Je ne dis pas qu’aujourd’hui les entreprises sont toutes disposées à abandonner le diesel qui conservera dans certaines applications et certains usages, de réels arguments, mais elles sont de plus en plus nombreuses à regarder l’hybride et l’hybride rechargeable comme des alternatives à prendre très au sérieux.”

Propos recueillis par Jean-Pierre Durand & Louis Daubin

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