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Tous les constructeurs redoublent d’efforts pour proposer des modèles aux performances améliorées, mais affichant des taux d’émission de CO2 de plus en plus faibles. À ce petit jeu, les constructeurs allemands, BMW en tête, ont déjà montré leur savoir-faire.

Par l’intermédiaire d’Alfa Romeo, Fiat entre à son tour dans le cercle très fermé des berlines hautes performances et faibles émissions de CO2. En retravaillant son moteur 2.0 JTDm, en équipant la voiture de pneus « verts » à basse résistance au roulement, en allongeant les rapports de boîte et en choisissant une huile moteur différente, les ingénieurs italiens sont parvenus à abaisser les émissions de CO2 à 136 g (berline) ou 139 g (break SW) par kilomètre au lieu de, respectivement, 142 et 145 g.

Ces quelques petits grammes de gagnés permettent ainsi aux entreprises d’acquitter une TVS de 680 € seulement. Et le niveau d’émission de CO2 évite de devoir payer un malus. Intéressant, d’autant que les modifications apportées ne dénaturent pas l’agrément de conduite de la belle 159, sauf sur autoroute où le dernier rapport est trop long pour pouvoir être exploité autrement que sur une belle ligne droite plane.

Le couple important (36 mkg) et disponible à bas régime (1 750 tours/mn) permet pourtant de belles relances sur les intermédiaires. Les performances restent d’un bon niveau avec 8,8 s au 0 à 100 km/h, 30,2 s au 1 000 m départ arrêté et 218 km/h en pointe (216 pour le break). La consommation mixte normalisée est correcte, compte tenu de ces performances avec 5,4 litres/100 km.

Une belle finition

Extérieurement, l’Alfa Romeo 159 fait partie de ces rares modèles dont les lignes font tourner les têtes. Les phares ronds, en partie dissimulés sous la moustache que forme le capot, ainsi que la large grille de calandre font irrésistiblement penser aux anciens modèles de la marque. De profil, les poignées parfaitement intégrées et la haute ceinture de caisse rendent la voiture très dynamique. L’arrière de la berline est assez classique.

Beaucoup préféreront le break Station Wagon dont le style n’a comme principal défaut que la contenance assez limitée du coffre : 445 dm3, soit seulement 45 dm3 de plus que la berline. Une contenance limitée compte tenu de l’encombrement total de l’auto et du volume offert par la plupart de ses concurrentes de même catégorie.

Une fois la porte ouverte, nul doute : nous sommes bien en présence d’une Alfa, d’une vraie Alfa. L’intérieur affiche une sportivité très agréable avec, par exemple, les trois manomètres ronds incrustés dans la console centrale et orientés vers le conducteur. Un vrai bonheur, même s’il faut avouer que l’on a un peu perdu l’habitude de vérifier ses niveaux et températures au centre de la console.

Mais tout cela fleure bon les sportives des années soixante et ravira les amateurs des autos de cette époque. Les finitions sont d’une bonne qualité, même si certaines garnitures ou plastiques sont encore un niveau en dessous des références du marché. Deux adultes prendront place sans aucun souci à l’arrière.

En revanche, la troisième place centrale est très étroite et ne conviendra que pour de courts trajets. Enfin, malgré des surfaces vitrées assez étroites, ce qui participe à la beauté de la 159, mais aussi à l’ambiance exiguë de l’habitacle, la vision est bonne, tant vers l’avant que vers l’arrière. Les « nouvelles » 159 reçoivent de nouveaux équipements de série (jantes, alliages 16’’, nouveaux tissus, système Blue & Me, clim. bi-zone… selon les niveaux de finition) sans augmentation de tarif.

Un moteur puissant et propre

Le moteur 2.0 JTDm émet quelques claquements à bas régime et au ralenti à froid. Les choses rentrent rapidement dans l’ordre et ce moteur se veut particulièrement discret dans l’habitacle. De même, les vibrations sont très bien filtrées et l’ensemble s’avère réussi.

Le moteur, quant à lui, fait preuve d’un caractère bien marqué. Il monte aisément dans les régimes et sa puissance en fait un allié efficace en toutes circonstances.

En outre, les performances sont d’un très bon niveau : 8,8 s pour le 0 à 100 km/h et 218 km/h en pointe. Les accélérations et relances sont aisées grâce au couple de 360 Nm disponible dès 1 750 tours/minute.

Les premiers rapports de la boîte de vitesses sont parfaitement étagés.
En revanche, les deux derniers rapports sont très longs et ne sont réellement exploitables que sur autoroute. Et encore faudra-t-il souvent avoir recours au rétrogradage sur départementales pour obtenir des relances pleinement efficaces. C’est là le seul défaut des modifications apportées à cette version spécialement élaborée pour les entreprises.

Un comportement routier de premier ordre

Malgré ce léger défaut, l’agrément de conduite de l’Alfa 159 JTDm 170 ECO est excellent. Cela est directement lié aux très bonnes qualités routières de ce modèle. La voiture allie le confort sur tous les revêtements et types de routes.

Ces mêmes suspensions permettent par ailleurs de profiter d’une très bonne précision de conduite.

Si l’on augmente le rythme, la voiture reste bien équilibrée et s’avère légèrement survireuse. D’autant que l’ESP, qui veille au grain, ne se déclenche pas tout de suite, ce qui laisse au conducteur la possibilité de placer ou de rattraper la voiture à sa guise. Un vrai régal.

Une alternative sexy

Avec sa robe réussie, sa mécanique affichant des taux d’émission de CO2 intéressants, un comportement routier attachant, la nouvelle 159 2.0 JTDm 170 Eco devrait rapidement intéresser les entreprises. Disposer d’une aussi belle berline, aux performances séduisantes tout en acquittant seulement 680 € par an de TVS, voilà une offre alléchante.

Guillaume Geneste

En CHIFFRES
modèle 159 2.0 JTDm 170 Eco
Perf. moteur 170 ch à 4 000 tr/m 360 Nm à 1 750 tr/mn
Vitesse max. 218 km/h
conso. mixte 5,4 l aux 100
conso. max. 9,5 l aux 100
Co2/Tvs (en euros) 136 g/km/680
prix ttc (en euros) de 31.400 à 35.950 (hors options)